La tentation de Zesst

On entend souvent que l’Europe ne fait plus rêver … et on aurait tendance à le croire devant les mille autres illusions devenues caduques depuis ce début de siècle. D’autres rêves doivent assurément envahir les esprits de nos concitoyens européens ? Mais il est bien difficile de les identifier, les médias se faisant fort diserts sur le sujet. A moins que l’objet des tentations soit inavouable ou se réduise à un calcul mesquin … ou simplement restreint, les inégalités criantes et croissantes entre individus, territoires, ayant tué dans l’œuf l’utopie qui pouvait mener à la bonne gouvernance.

Zesst, une entreprise qui a pris racine dans la glaise du sol européen, aime fort la transgression, celle qui oblige à regarder sans cesse autour de soi pour ne pas perdre la boussole. La vertu d’une approche comparative et pluridisciplinaire de surcroît, permet de relativiser les jugements à l’emporte-pièce, la valeur des postures enchaînées à de fausses ou éphémères certitudes. L’Europe en un mot balaye les préjugés tout autant qu’un voyage au long cours.  Alors cette aventure devient exigeante, non pour gagner la première place, mais pour jouer entre équipes à comprendre des dialectiques nouvelles, se frotter à des cultures locales et parvenir à décrypter des puzzles.

Déjà au Moyen Age dans les terres de Sienne, la gouvernance  s’érigeait comme un processus de coordination d’acteurs, de groupes sociaux, d’institutions pour atteindre des buts discutés et définis collectivement. Il va s’en dire que la quête de bonne gouvernance implique un travail continu et nécessite d’être cultivée tant toutes les enceintes, publiques et privées.

A très bientôt avec des exemples …

Geneviève Lecamp

Tableau du peintre italien, Lorenzetti Ambrogio, sur le thème de la gouvernance

Lorenzetti Ambrogio (1337-1340). Les effets du bon gouvernement à la ville, Palazzo Pubblico, Sienne

 

L’Europe 2014 à la merci du déjà-vu, ce serait un coup mortel !

Les mouvements revanchards, nationalistes et sectaires prolifèrent et se développent en ce début de siècle au tempo des fermetures d’établissements dans l’Europe entière. On accuse la crise, la globalisation, les tous-pourris ou bien l’Union européenne, paravent bien commode des gouvernements. Mais, les ennemis sont dans le fruit, au cœur de nos artères et dans les méandres de nos neurones, pas aux frontières ; ils se gaussent avec délice de nos veuleries et amnésies. Il est temps de réveiller cette Europe dépourvue d’ambitions aux élections du Parlement européen en mai prochain ! Pour prendre enfin la mesure de ce que pourrait être une sacrée Grande Histoire …

Une époque bizarre dans les pays de l’Union : on joue à se faire peur et à détruire nos valeurs et patrimoines au gré des aléas économiques et sociaux, sans apprendre à requalifier nos atouts. L’Union européenne, hier visionnaire, manque aujourd’hui de réactivité, voire d’inspiration. Les gouvernements divers – qui l’ont méticuleusement amputée après le départ de Jacques Delors de la Commission – savent, en revanche, lui imputer ce qu’ils sont incapables de faire : des réformes pour survivre, se développer durablement dans un monde qui a changé de balancier et de boussole. Ce sont les mêmes politiciens qui ont mis hier en place des pouvoirs supranationaux – pour créer cohésion et richesses avec, si possible,  de moindres inégalités – qui câlinent sans pudeur des relents populistes sous prétexte d’échafauder des stratégies pour des Conseils européens. Pour ce qui est des partisans de la voiture-balai aux extrêmes de notre échiquier politique, qui peut encore croire à la vertu des ostracismes !

Ne nous y trompons pas : le Parlement européen se prépare à un bond en arrière de près de 60 ans (et avec lui l’Europe toute entière) si, au lieu d’accueillir des entrepreneurs civiques, il réunit des absentéistes et des eurosceptiques de principe. L’anti-germanisme renaît à la faveur des égoïsmes nationaux, rythmés par les échéances électorales. Mais, les Français ne peuvent pas non plus se targuer d’être beaucoup appréciés sous d’autres latitudes. Les rêves nationalistes prospèrent sous l’étendard de slogans à peine dépoussiérés. Mais, il est vrai que toutes ces protestations et/ou organisations situées aux extrêmes des partis républicains rendent compte des malaises et désespoirs qui traversent nos sociétés. Sauf que ! Ce ne seront pas les Etats-Unis d’Amérique ou l’Asie qui viendront à notre secours. Les charmes des populismes les plus divers ne séduiront pas les nouveaux dieux du stade : celles et ceux qui savent jouer de nouveaux concertos par leurs talents et leurs facultés de mutualiser des savoirs dans un monde rempli d’incertitudes.

Il faut donc réapprendre à marcher, avec des coachs, prêts depuis au moins une décennie (Think Tank Different, Notre Europe, etc.). Alors un petit pas de deux ? Dans le bilatéral (par exemple, par des coopérations renforcées), vers les origines contrariées ou plébiscitées (avec le pays de naissance ou celui choisi), en direction du futur avec les enfants ? Avec la formation continue, by myself ? Si’, ce la facciamo !!! Cela vous dirait de jeter un œil sur BaguetteMozza.eu?

Geneviève Lecamp